13 octobre 2014

Visite de l'exposition "L'image des Vosges"

Comme annoncé dans un article précédent, l'Emulation a visité l'exposition "L'image des Vosges" aux Archives départementales.

Le maître de maison, François Pétrazoller, a mis ses compétences et son sens de l'humour au service d'un groupe d'une quinzaine de visiteurs attentifs et disciplinés.


L'exposition parcourt le temps des origines au début du XIXe siècle (il y aura une suite). Elle propose d'abord deux stèles antiques évoquant plus ou moins directement le dieu chasseur et forestier Vogesus, éponyme et tutélaire des Vosges. Déjà, tout anachronisme mis de côté, l'image se dessine : les Vosges, c'est d'abord la Forêt des ombres et des mystères, accueillante et dangereuse à la fois. Cette impression se voit confirmée par la mention des Vosges en tant que forêt, Silva vosagus, sur la Table de Peutinger, reproduction médiévale (XIIIe) d'une carte antique.


La visite fait ensuite la part belle à la cartographie : toute une série de cartes anciennes dont l'intérêt scientifique le dispute à l'attrait visuel sont proposées au visiteur, comme la très belle représentation des Hautes Chaumes par Thierry Alix. De l'Antiquité à l'Epoque moderne, on peut appréhender l'évolution d'un art dans ses composantes techniques, politiques, économiques et simplement humaines. C'est que la carte ne donne pas seulement à voir la topographie, d'ailleurs parfois maladroite selon  nos critères modernes, elle proclame la puissance et la richesse du prince, ou parfois plus modestement (et plus tardivement) l'aisance du bourgeois enrichi et avide de reconnaissance sociale. Elle sert d'outil au militaire, c'est bien connu, mais aussi à l'agent des impôts et même au juge. Il s'y glisse parfois de petites scènes de la vie quotidienne qu'un oeil averti sait apercevoir : ah ! le curé mordu par un chien... j'avoue que j'ai adoré cela.

Les représentations urbaines des XVIIe et XVIIIe siècles nous transportent dans les conflits de la guerre de Trente ans et les péripéties du rattachement de la Lorraine à la Couronne de France. Instruments de politique et de communication, ces Plans de ville et autres Vues d'oiseau témoignent d'une remarquable maîtrise des outils et des procédés techniques.

L'exposition s'achève sur une collection de peintures du début du XIXe siècle. Les artistes oscillent entre les séquelles du mythe du Bon sauvage dans la pureté originelle de la Nature montagnarde, et l'émergence de la sensibilité romantique. Déjà présente aux origines, une image des Vosges et du Vosgien ambivalente, faite d'un mélange d'attirance et de distanciation, prend sa forme contemporaine sous nos yeux. Encore un effort et les touristes pourront arriver !

Cette Exposition dure jusqu'au 12 décembre. Allez-y, retournez-y.

Les photographies des documents exposés n'étant pas autorisées, nous ne présentons ici que des vues du groupe de visiteurs.

C. E.                                              

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