06 mars 2017

samedi 25 mars AG et conférence





Samedi 25 mars 2017

à 14h30

ASSEMBLEE GENERALE

Amphithéâtre de la Faculté de Droit, Rue de la Maix  à Épinal

à 15 H 30

«Le chanoine Etienne DRIOTON, un lorrain, grand égyptologue, un savant du XXe siècle au service de l’Egypte»


Conférence par Madame Michèle JURET
conservatrice du Musée Josèphe Jacquiot à Montgeron (91)

conférence organisée en colaboration avec le Cercle Scientifique Etienne DRIOTON 



Bibliographie « Etienne Drioton, l’Egypte, une passion »
              par Michèle Juret, Préface Olivier Perdu, éditeur Gérard Louis, Haroué 2013

           

Nancéien d’origine.
Étienne Marie Félix Drioton est né le 21 novembre 1889, à Nancy  au 82 rue Stanislas.  Il est le fils d’Etienne Drioton et de Félicie Moitrier. La famille gère une librairie religieuse Place Stanislas, à l’angle de la rue Héré. Au collège Saint Sigisbert c’est un brillant élève, passionné par la civilisation égyptienne. Dès l’âge de 11 ans, s’appuyant sur la grammaire de Victor Loret, il entreprend seul l’étude des hiéroglyphes. Ses parents présentent ses premières traductions à George Bénédite, Conservateur du Musée du Louvre. Celui-ci l’encourage et propose de lui donner des cours par correspondance.

 Etienne Drioton choisit la voie sacerdotale.
En 1906, il entre au grand séminaire de la Chartreuse de Bosserville (54), puis il est envoyé à Rome au Séminaire français. Il s’y distingue en obtenant à l’Académie Saint Thomas en 1912 des doctorats en philosophie et en  théologie ainsi qu’une licence es-sciences bibliques de la Commission Pontificale. Il est ordonné prêtre le 23 mars 1912. Lors de son retour en France l’abbé obtient l’autorisation de poursuivre ses études d’égyptologie à Paris. Mais la guerre éclate et le voit pleinement investi dans son rôle sacerdotal en tant qu’aumônier de l’armée à l’hôpital Sédillot de Nancy puis à Troyes. En 1929 il sera nommé Chanoine honoraire de la Cathédrale de Nancy.

D’élève il devient professeur en 1919, après avoir obtenu à l’Institut Catholique où il enseigne ainsi qu’à l’Ecole du Louvre, ses diplômes de philologies égyptienne et copte. Il rédigera une grammaire hiéroglyphique à l’intention de ses étudiants.

Premier voyage en Égypte.
En 1924 l’Institut Français d’Archéologie Orientale l’appelle à Médamoud pour une mission épigraphique. Durant  plusieurs campagnes de fouilles, il relève et traduit les inscriptions hiéroglyphiques, travaux extrêmement importants pour éclairer l’histoire du site. De 1932 à 1936 il poursuit ses recherches à Tod. Ceci lorsque sa nouvelle fonction le lui permet, car en 1926 il a été nommé conservateur adjoint du département des antiquités égyptiennes au musée du Louvre.

1936 il est appelé par le roi Fouad Ier d’Egypte pour occuper la fonction de Directeur général du Service des antiquités, au Caire. Il est dispensé du port de la soutane et c’est en habit civil et coiffé du tarbouche qu’il se présente désormais. Le roi Fouad s’éteint cette même année, son fils Farouk Ier monte sur le trône. Etienne Drioton accompagne alors le jeune souverain lors du voyage inaugural de son règne du Caire à Assouan. Le roi apprécie non seulement l’immense savoir du nouveau Directeur Général, mais aussi son enthousiasme. Tout au long de son règne il s’intéressera à l’avancée des chantiers de fouilles, aux découvertes et il  protègera l’action du Directeur général.

Durant 16 ans Étienne Drioton administre avec efficacité le Service des antiquités d’Égypte. Il veille sur les collections des musées et sur le bon déroulement des fouilles en visitant régulièrement les sites. Il reçoit les savants de passage ainsi que les hautes personnalités. De plus, il prépare l’avenir en dispensant des cours de doctorat à l’Université Fouad Ier. Enfin, dans le même temps  il continue de publier.

Juillet 1952 : Révolution en Égypte !

Depuis plusieurs années agitation sociale et xénophobie règnent sur l’Egypte. Le Chanoine est en congé dans sa famille à Nancy lorsqu’il apprend  que le roi Farouk Ier est destitué. Comprenant que désormais il lui sera difficile de poursuivre sa mission à la Direction du Service des antiquités, il présente au Gouvernement égyptien sa démission. Il choisit alors de travailler près de Paris, à Montgeron (91). Ce retour en France se veut le prolongement de sa brillante carrière. Bientôt le professeur émérite reprend ses cours d’enseignement supérieur et il est nommé Directeur de recherche au CNRS. En 1956 il est élu Président de la Société Française d’Egyptologie. En 1957, il est nommé Professeur titulaire de la chaire d’égyptologie au Collège de France.

Son œuvre scientifique, immense et novatrice,  embrasse toutes les branches de l’égyptologie. Ses travaux ont fait avancer la connaissance dans bien des domaines. Citons parmi eux  la clé de lecture d’une écriture énigmatique : la cryptographie, ses recherches sur les inscriptions des scarabées, sa découverte de  l’existence d’un théâtre à l’époque pharaonique. Enfin, il évoque la possibilité dans la religion égyptienne de l’existence d’une force suprême qui correspondrait au dieu unique d’une religion monothéiste.

Président de l’Institut d’Egypte, Docteur Honoris causa de l’Université de Louvain, membre correspondant des plus prestigieuses académies, ses titres témoignent de la valeur de ses travaux scientifiques.

Le Chanoine Etienne Drioton s’éteint à Montgeron le 17 janvier 1961. L’égyptologie  perd un maître. Il est inhumé à Villers les-Nancy dans sa Lorraine natale.


L’association « Cercle Scientifique Etienne DRIOTON » , 7 boulevard Recteur Senn à Nancy, se donne comme objectif de faire connaître toute l’activité scientifique et novatrice de ce grand égyptologue, humaniste et enseignant reconnu.


                                                                                                                                       Michèle JURET