Conférences du premier semestre 2023
Les conférences de la SEV sont en accès libre et gratuit.
Mardi 31 janvier - 18h - Auditorium de la BMI
"Les sépulcres des Vosges" - Conférence par Jean-Pierre Doyen, historien.
Jeudi 16 mars - 18h - Brasserie La Fouillotte"Les brasseries dans les Vosges" - Conférence par Jean-Aimé Morizot, président de l'Association de l'écomusée vosgien de la Brasserie.
Samedi 25 mars - 15h - Amphithéâtre de la Fac de droit
Avant l'Assemblée générale qui a lieu à 16h30
"Henri Hogard (1808-1880)" - Conférence par Christian Euriat, SEV.
Henri Hogard (1808-1880) fut un notable de la ville d’Epinal, directeur des chemins de communication du département des Vosges. Au cours de sa longue carrière, il conduisit de nombreux travaux routiers, parmi lesquels le plus mémorable est sans doute la construction de la route qui monte de Gérardmer au Col de la Schlucht. On lui doit aussi d’avoir le premier exposé et défendu la thèse alors totalement nouvelle de la présence de glaciers dans les Vosges en des temps anciens. La fin de sa carrière fut assombrie par de sérieux ennuis judiciaires, mais il finit cependant paisiblement ses jours dans sa résidence secondaire de Gérardmer. A travers ce personnage, seront évoqués les problèmes de voirie de l’époque, les mœurs politiques et administratives, ainsi que certaines problématiques scientifiques de la toute jeune géologie.
Mercredi 12 avril - 20h 30 - Amphithéâtre de la Fac de droit"Histoire de ponts d'Epinal" - Conférence iconographique par Fabrice Henriot, secrétaire de la SEV
A l’occasion de la réfection du Pont du 170e RI et du concours lancé par le Ville d’Épinal.
Mercredi 3 mai - 20h 30 - Amphithéâtre de la Fac de droit
"Comment écrire une histoire des femmes dans les Vosges (1800 - 1945)?" - Conférence par Philippe Alexandre, historien.
Archives
Conférences automne 2022 - Janvier 2023
Du 17 au 23 octobre
FISO (4ème Festival International de Sociologie)
A l'ombre des métropoles : habiter, travailler, gouverner, innover...
Colloque scientifique et nombreuses manifestations culturelles dans la cité
Co-organisé par le Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales de l’Université de Lorraine (2L2S) et par la Société d’émulation des Vosges (SEV), le Festival International de Sociologie (FISO), après s’être intéressé aux figures de l’engagement, à la fabrication des corps au XXIe siècle et à l’éducation, se centrera pour sa quatrième édition sur les dynamiques socio-spatiales à l’œuvre dans nos sociétés.
Programme détaillé à venir…
En janvier 2023
Conférence par Jean-Pierre Doyen, historien
Les sépulcres des Vosges
Archives
150ème ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE RENE PERROUT
(16-01-1868 / 11-09-1920)
Conférence par Philippe Alexandre
Professeur à l’Université de Lorraine
Membre de la Société d’émulation des Vosges
Jeudi 25 janvier 2018 à 18 heures
Amphithéâtre de la b.m.i., rue Saint-Michel à Épinal
VIVRE DANS LA MONTAGNE VOSGIENNE AU MOYEN-AGE
Conférence par Charles Kraemer
Archéologue
Président de la Société d’émulation des Vosges
Samedi 31 mars 2018 à 16 h 30 (après l'Assemblée Générale)
Amphithéâtre de la faculté de Droit., rue de la Maix à Épinal
VOLER LES JUIFS DANS LES VOSGES,
entre antisémitisme et rationalité économique
Conférence par Alexandre Laumond
Vice-président de la Société d’émulation des Vosges
Jeudi 12 avril 2018 à 20 h 30
Amphithéâtre de la faculté de Droit., rue de la Maix à Épinal
Résumé de l'intervention
|
(Arch. mun. Belfort) |
Dès l’automne 1940, les Autorités d’Occupation et le gouvernement français multiplient les mesures discriminatoires à l’encontre de ceux qu’ils désignent comme « juifs ». Parmi elles, l’obligation d’aryaniser l’économie nationale, c’est-à-dire d’éliminer, par la vente ou la liquidation, l’ensemble des intérêts économiques détenus par des « juifs » – sociétés, actions, parts sociales, stocks, créances... Dans les Vosges, pour mettre en œuvre ce vol légalisé, la Feldkommandantur et la préfecture ont recours à un expert en matière économique pour chacun des 190 dossiers traités. Ce sera le rôle des Chambres de Commerce d’Épinal et de Saint-Dié qui vont ainsi largement participer aux spoliations à travers une activité de conseil au service de la politique de l’État français, une politique écartelée entre un antisémitisme consubstantiel incarné par le Commissariat général aux Questions juives, et une volonté de rationaliser et moderniser la structure de l’économie nationale.
HISTOIRE DES PROTESTANTS D'EPINAL ET DE THAON
Conférence par Gilles Grivel
Membre de la Société d’émulation des Vosges
Jeudi 26 avril 2018 à 20 h 30
Amphithéâtre de la faculté de Droit., rue de la Maix à Épinal
AUMONIERS EN GUERRE : HOMMES DE DIEU ET COMBATTANTS (1914-1918)
Conférence par Laurent Jalabert
Université de Lorraine
Mercredi 23 mai 2018 à 20 h 30
Amphithéâtre de la faculté de Droit., rue de la Maix à Épinal
Résumé de l'intervention
Les ecclésiastiques, quelle que soit la nation, n'ont pas échappé à la guerre. Si certains, peu nombreux, étaient des aumôniers à proprement parler, beaucoup d'autres - en France - ont été mobilisés dans le cadre de l'application de la loi dite "curé sac au dos".
Face aux dangers de la guerre, ces hommes de Dieu - de toutes confessions - ont travaillé afin d'accompagner au mieux les combattants, pour les soutenir spirituellement et moralement.
Le propos a pour objectif de présenter ces "aumôniers militaires", leurs statuts et leurs actions, afin de s'interroger sur le rôle de la Grande Guerre dans un éventuel "réveil religieux".
L'AMENAGEMENT DES QUAIS DE MOSELLE A EPINAL PAR LES FRERES DUTAC AU XIXE SIECLE
Conférence par Jean-François Culot
Ancien directeur de la sablière à Nomexy
Mardi 5 juin 2018 à 20 h 30
Amphithéâtre de la faculté de Droit., rue de la Maix à Épinal
TOURISME ET GRANDE GUERRE (1918-1939)
Conférence par Philippe Alexandre
Membre de la Société d’émulation des Vosges
Jeudi 28 juin 2018 à 20 h 30
Amphithéâtre de la faculté de Droit., rue de la Maix à Épinal
A noter également (à confirmer) :
En mars ou avril, Charles Kraemer donnera une conférence sur "La chapelle des hospitaliers Saint-Jean de Jérusalem", à l'occasion de l'inauguration du parking Saint-Michel.
EUGENE GLEY, "L'AMI D'ENFANCE ET DE TOUJOURS" DE DURKHEIM
Eugène (Émile Marcel) Gley (Épinal,1857- Paris, 1930) est un "Vosgien
de Paris" connu pour avoir été Professeur de biologie au Collège de
France de 1908 à sa mort.
Ses travaux auraient pu lui permettre
d'obtenir le Prix Nobel, comme son collègue et ami Charles Richet, mais
il estimait que ses données n'étaient pas assez fiables.
Avant que
d'être une figure en vue du Paris intellectuel et de "Sorbonne-plage"
en Bretagne, dreyfusard parmi les fondateurs de la Ligue des Droits de
l'Homme, ce médecin-philosophe a connu une
trajectoire emblématique du "champ réformateur" (C. Topalov) de la
France républicaine du dernier quart du XIXème siècle.
Issu d'une longue lignée de vosgiens,
famille connue sur Épinal, maître de Louis Lapicque, spinalien encore
plus fameux, tour à tour assistant de Beauvais à Nancy, de Marey,
Brown-Séquard (qui fût témoin de son mariage), Gréhant, Perrier et Duval
à Paris, longtemps secrétaire de la Société française de Biologie,
co-fondateur de la Société française de psychologie aux côtés de son
cousin par alliance Alfred Binet, ses centres d'intérêt l'ont amené à
publier régulièrement dans la Revue philosophique de Ribot, et à être
la cheville ouvrière du Congrès international de Psychologie
physiologique durant l'Exposition universelle de Paris en 1889, où il
côtoie, en compagnie de son ancien camarade de collège Durkheim, Freud,
William James, Pierre Janet, Bernheim, Richet, Lombroso, Binet...
Nous ne ferons ni sa biographie ni la
présentation de ses découvertes médicales mais, dans la perspective de
notre article "Durkheim, Mauss et la dynamogénie : le lien Gley", publié
aux Durkheiman studies de 2015, nous décrirons un "air du
temps", un horizon intellectuel bien particulier, qui a donné naissance
aussi bien à la médecine et à la psychologie expérimentales, qu'à la
sociologie et à la psychanalyse,
toutes issues de la prise au sérieux, scientifiquement parlant, du
sommeil, de l'hypnose, de la dynamogénie, de l'extase, de l'inconscient,
des hallucinations, du mysticisme, pour expliquer le fonctionnement
routinier des conduites humaines, et les fondements de la société
républicaine conquérante.
Au principe du mouvement humain se trouve
la dialectique largement inconsciente des nerfs de dépense et
d'économie, devenue par extension, jusqu'en politique, un éloge de
l'action, du social, du collectif et du vivant.
Conférence par Nicolas Sembel
Professeur de sociologie de l'éducation, Espé/Aix-Marseille Université
Le 15 juin (18h), Amphithéâtre de la BMI, rue Saint-Michel à Epinal
USINES ET POISSONS
La pollution des cours d’eau à la Belle époque :
l’exemple du département des Vosges
Conférence illustrée par Philippe Alexandre
Professeur à l’Université de Lorraine
Membre de la Société d’émulation des Vosges
Jeudi 22 Juin 2017 à 18 heures
Amphithéâtre de la b.m.i., rue saint Michel à Épinal
Sous l’effet de l’industrialisation, la pollution des rivières est devenue, dans les années 1860, une cause de préoccupation constante : elle constitue une menace non seulement pour certaines espèces animales : les poissons, les écrevisses ou les perles de la Vologne par exemple, mais aussi pour la santé publique. Dans le département des Vosges, qui fera ici l’objet d’une étude de cas, c’est la région montagneuse, très industrialisée, qui est surtout concernée.
Depuis la fin du Second Empire, des alertes ont été lancées par les ingénieurs, les conseils d’hygiène et certains conseillers généraux ; une législation obsolète et la crainte de compromettre le développement de l’activité économique empêcheront toutefois la situation d’évoluer. Des séances parfois houleuses opposent, durant certaines sessions du Conseil général des Vosges, les « écologistes » avant la lettre et les représentants des milieux industriels.
Face à cet état de choses, on voit se multiplier les associations de pêcheurs à la ligne, très actives, qui inscrivent à leur programme la lutte contre la pollution des cours d’eau. Des articles de presse décrivant les dommages causés par les usines s’efforcent de faire réagir les pouvoirs publics.
Une prise de conscience suscite enfin un certain mouvement : le préfet des Vosges, comme d’autres, prend des arrêtés, des études scientifiques sont réalisées, entre autres par les professeurs de l’École supérieure de pharmacie de Nancy, des communications sont faites dans les académies, les hygiénistes fonctionnent comme lanceurs d’alertes.
La pollution des cours d’eau a été, à ce que l’on appelle la « Belle Époque », un problème à la fois écologique et social. En effet, la pêche à la ligne avait une importance toute particulière pour les classes populaires ; il ne s’agissait pas seulement de préserver des espèces, mais aussi de permettre aux gens de condition modeste de trouver dans cette activité le moyen de se nourrir tout en se divertissant. C’est pourquoi une étude de cette question peut donner parfois le sentiment que le sort des poissons inquiétait plus que celui des populations.
Cette conférence illustrée s’appuiera entre autres sur la collection de cartes postales de la bmi, la Bibliothèque Multimedia Intercommunale Épinal-Golbey.
Conférences 2016
UN OVNI SCOLAIRE AU PREMIER XIXe SIÈCLE :
L’ÉCOLE MUTUELLE DANS LES VOSGES ET A ÉPINAL
conférence de Christian Euriat
professeur honoraire
mercredi 16 novembre | 19h00 | ÉSPÉ, 1 rue Charles Perrault, Épinal | entrée libre et gratuite
Au
début de la Restauration, après les projets généreux mais inaboutis de
la Révolution et le relatif désintérêt de l’Empire, l’école primaire
française est en piteux état. L’immense majorité des enfants reçoit un
enseignement minimal professé par des maîtres aussi mal payés
qu’incompétents (à quelques rares exceptions près) selon des méthodes
archaïques et inefficaces. L’État va s’en préoccuper et devoir prendre
position vis-à-vis de deux offres alternatives, celle des Frères des
écoles chrétiennes, déjà présents sous l’Ancien régime, et celle de
l’école mutuelle. La première offre est bien connue, puisqu’elle
préfigure l’école telle qu’elle est encore organisée, avec ses élèves
répartis par classes d’âge. La seconde est au contraire fort mal connue.
Invention anglaise importée en 1815 par des représentants de la
bourgeoisie libérale, elle transforme l’enseignement en un véritable
processus industriel, réglé comme un défilé militaire où un seul maître
dirige un hallucinant ballet de plusieurs centaines d’élèves répartis en
groupes de huit (à peu près) dans une seule grande salle, secondé par
quelques élèves plus avancés que les autres appelés Moniteurs. Pour
diverses raisons politiques, l’école mutuelle connaîtra deux moments
d’engouement, 1815-1820 et 1830-1835, une forte récession entre ces deux
périodes, et une lente érosion après 1835 pour disparaître vers 1850.
Les Vosges ne seront pas en reste, ni la ville d’Épinal, qui montera un
ambitieux projet dès 1818 et dont l’école communale sera mutuelle
pendant plus de trente ans, avant de devenir une école comme les autres,
sous le nom d’école de la Bibliothèque.
Pour se rendre à l’ESPE (ex IUFM)
Venant
du centre d’Épinal, monter la voie Carpentier jusqu’au bout. Prendre à
droite, traverser le rond-point. Monter l’avenue de Beau Site jusqu’au
bout. Traverser le rond-point et le parking (piscine et dojo). L’entrée
de l’ESPE est juste en face, c’est écrit dessus. Pénétrer en voiture, il
y a un parking à l’intérieur. Venant d’ailleurs que du centre, viser la
piscine et le dojo. A noter que l’ESPE est indiquée sur les panneaux à
chaque carrefour déterminant.
LES ARCHITECTES ITALIENS DANS LES VOSGES 17e-18e SIÈCLES
conférence de Raphaël Tassin
docteur de l’École pratiques des Hautes Études
mardi 25 octobre | 20h30 | Faculté de droit, rue de la Maix, Épinal | entrée libre et gratuite
La
Lorraine, et notamment les Vosges, ont été à la fin du 19e et au
début du 20e siècle une terre d’accueil pour une importante diaspora
italienne. Ce phénomène n’était pourtant pas nouveau dans la région. Les liens
entre Lorraine et péninsule italienne existent en effet depuis le Moyen Âge et
ont connu un certain âge d’or dans la seconde moitié du 16e siècle,
sous le règne du duc Charles III. Après la fin de la Guerre de Trente Ans, un
très important mouvement migratoire en provenance de l’Italie du Nord,
notamment des vallées alpines comme la Valsesia mais aussi de Suisse
italophone, a touché la Lorraine. La grande majorité des nouveaux arrivants
exerçaient une activité en rapport avec les métiers du bâtiment :
architecte, entrepreneur, maçon, tailleur de pierre, stucateur...
Cette
conférence sera l’occasion de dresser un panorama à la fois historique et
artistique de l’activité de ces architectes italiens qui œuvrèrent
sur le territoire de l’actuel département des Vosges entre le dernier tiers du
17e et le 18e siècle. En-dehors des personnalités et
bâtiments les plus célèbres (Giovanni Betto à la cathédrale de Saint-Dié ou à
l’abbaye d’Étival par exemple), il sera également question d’artistes méconnus ainsi que d’édifices moins prestigieux à l’instar de
certaines églises paroissiales.
JULES FERRY ET L’ALLEMAGNE :
UN MOMENT OUBLIE DES RELATIONS FRANCO-ALLEMANDE
conférence de Philippe Alexandre
professeur à
l’Université de Lorraine
jeudi 29 septembre | 18h30 | Salon Jeanne d'Arc, Hôtel du département des Vosges, 8 rue de la Préfecture, Épinal, amphithéâtre | entrée libre et gratuite
avec le soutien du Conseil départemental des Vosges
L’histoire des
relations de Jules Ferry avec l’Allemagne reflète les étapes de son évolution
intellectuelle, mais la perception de son œuvre politique et l’image que l’on
avait de lui outre-Rhin sont un phénomène remarquable qui mérite aujourd’hui d’être
rappelé et analysé dans toute sa complexité.
Le jeune Ferry,
qui a fait ses études dans un lycée de Strasbourg et épousera une Alsacienne,
connaît bien l’Allemagne. De Munich et d’Allemagne du Sud, il enverra des
lettres dans lesquelles il s’exprime sur la nouvelle culture allemande ;
c’est qu’en effet il n’a pas seulement étudié le droit, il a aussi un intérêt
prononcé pour l’art. Quant au républicain idéaliste des années 1860, opposé au
régime de Napoléon III, il a des contacts avec le mouvement démocrate européen.
Le vague pacifisme et le programme de décentralisation auquel lui et ses amis souscrivent
ont avant tout pour but de miner l’Empire. Et, comme Ferry le dira, à Bordeaux,
en 1885, il fut « converti par les événements ». On n’oublie pas
qu’après la proclamation de la République, au moment du siège de Paris, il
était maire de Paris. L’« année terrible » fit de lui un patriote.
Parvenu aux
responsabilités ministérielles, il met en œuvre son projet de rénovation de l’École
française, en vue du redressement du pays ; mais ses lois scolaires, en
particulier celle du 28 mars 1882, qui crée l’école laïque, gratuite et
obligatoire, attire très tôt l’attention de l’opinion allemande. On peut même
dire qu’elles provoquent un véritable débat dans la presse de l’Empire
voisin : condamné par les conservateurs, Ferry est en revanche applaudi
par les libéraux allemands qui mènent encore à cette époque leur Kulturkampf, la lutte contre l’influence
de l’Église.
La constitution
de l’empire colonial français constitue l’autre grande partie de l’héritage de
Ferry. À cette époque, les grandes puissances européennes se partagent le
monde. L’entreprise coloniale est considérée par ses partisans en France comme
une compensation après les « désastres » de 1870/1871. Bismarck l’a
bien compris. Ne dit-il pas en effet : « Il faut savoir laisser le
coq gaulois gratter le sable du désert. » Mais le chancelier lui-même
doit, en 1884, faire des concessions aux partis qui, en Allemagne, sont favorables
à l’aventure coloniale. Ferry sait s’entendre avec lui, entre autres sur la
question du Congo, ce qui lui vaut le surnom de « Ferry le
Prussien ». Cette souplesse, Ferry l’a un jour appelée la
« sagesse pratique ».
Cet arrangement
avec l’Allemagne, jugé très sévèrement par ses adversaires en France, est
utilisé contre lui, après sa chute encore, lors de la campagne électorale de
1889 à l’issue de laquelle il perd son siège de député à Saint-Dié. Mais, à sa
mort, au début de 1893, sa personnalité et sa fidélité à ses idées forcent le
respect. Dans la presse allemande, l’image de Ferry restera positive. Les
Allemands ont certes compris que son œuvre politique avait une forte dimension
patriotique, mais l’homme d’État « opportuniste » avait travaillé à
l’avènement d’une République pour eux fort acceptable.
Il serait
réducteur de limiter à ces données la perception de Jules Ferry en
Allemagne ; une analyse des articles ou études qui lui furent consacrés
par la suite le montre : à la veille de la Grande Guerre, il était encore
regretté chez nos voisins d’outre-Rhin et considéré comme l’un des plus grands
hommes d’État que la France ait connus.
LES 7 VIES DE LOUIS LAPICQUE
conférence d'Alexandre Laumond
lundi 6 juin 2016 | 20h00 | Lycée Louis Lapicque, Épinal, amphithéâtre | entrée libre et gratuite
Professeur de
physiologie à la Sorbonne, le Spinalien Louis Lapicque (1866-1952) a eu le
parcours typique du brillant universitaire d’origine provinciale ayant atteint
le sommet de la carrière professionnelle et sociale, en dépit de ses erreurs et
de ses disputes homériques avec ses homologues anglais. Mais Lapicque a eu bien
d’autres vies... Pour s’en rendre compte, il suffit de s’interroger sur son
arrestation par les Allemands à l’automne 1941. Que pouvait donc représenter
cet homme de 75 ans aux yeux de l’Occupant et de Vichy ?
Au-delà de son
parcours scientifique, Lapicque incarne en réalité la figure de
l’« intellectuel », celle qu’a générée l’affaire Dreyfus à l’aube du XXe
siècle. Considérant que l’instruction est la clef de l’émancipation des individus
et le fondement de la République, il s’est engagé dans tous les mouvements qui
défendent ces idéaux. Il milite activement à la Ligue des Droits de l’Homme – qu’il
contribue à fonder –, dans le mouvement des Universités populaires, mais aussi
au sein du Grand Orient de France dont il devient l’une des figures
incontournables. Cette extériorisation du savant, hors de sa tour d’ivoire,
Lapicque la prolonge sur le terrain politique puisqu’il est l’un des animateurs
du tout jeune parti socialiste des Vosges sous l’étiquette duquel il se présenta
à deux reprises.
Vosgien de souche et
breton d’adoption, directeur de laboratoire mais aussi navigateur expérimenté, autoritaire
et combatif, Lapicque a toujours refusé d’être enfermé dans de petites cases
partisanes tout en épousant la parfaite figure du mandarin universitaire. C’est
la trajectoire complexe d’une génération confrontée à l’Histoire heurtée du
premier XXe siècle.
LES FORETS VOSGIENNES A L’ÈRE INDUSTRIELLE
conférence d'Eric Tisserand, docteur en histoire
mardi 17 mai 2016 | 19h00 | ENSTIB, Épinal, grand amphithéâtre | entrée libre et gratuite
Aujourd'hui,
la filière bois constitue un secteur d'activité dynamique sur le
territoire départemental. Pour comprendre comment elle s'est construite,
il faut remonter deux siècles en arrière, des années 1830 jusqu'à la
Grande Guerre, période où le département s'industrialise. Si dès le
début du XIXe siècle, l'exploitation des forêts permet déjà la
fabrication de produits sciés (planches et charpentes) et de
boissellerie, vendus hors du département, le travail du bois connaît
ensuite d'importantes mutations à partir de la Restauration, et plus
encore durant les années 1850-1860. Le travail en forêt s'intensifie,
grâce à un aménagement plus rationnel des espaces boisés, et permet
d'extraire plusieurs centaines de milliers de mètres cube de bois par
an. Les productions, organisées par une majorité de petites et moyennes
entreprises familiales, forment progressivement une filière
industrielle, par le développement d'activités de première
transformation (essor des entreprises de sciage privées), de seconde
transformation (industries de la menuiserie, du meuble, de la
boissellerie) et d'un secteur de la papeterie utilisant les pâtes de
bois. Constituée de 800 entreprises, mobilisant près de 10 000 Vosgiens
(patrons et salariés), la filière bois marque fortement de son empreinte
le département au début du XXe siècle, et constitue un bel exemple
historique du rôle moteur de la petite industrie dans
l'industrialisation progressive d'un territoire.
LA GRANDE GUERRE DES CIVILS DANS LES VOSGES
Conférence d'Anne Peroz
Vendredi 19 février 2016 à 20h30
Amphithéâtre de
la faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal | entrée libre
Depuis
1870, les Vosges, au contact de "l’ennemi héréditaire", sont un
département industriel extraordinairement militarisé. Le département
subit ainsi la Grande Guerre de multiples façons : humainement,
économiquement, socialement et militairement. En 1914-1918, les Vosges
ne constituent
plus une entité administrative ou un espace de collectivité humaine,
mais un
théâtre de guerre. Quelle a été la réalité de la vie des populations
vosgiennes
dans un territoire en état de siège, rattaché à la zone des armées et si
proche du front ? Comment les civils vosgiens ont-ils été mis à
contribution et quelle fut l’ampleur de leur effort de guerre ? Leur
situation a-t-elle été plus difficile dans ce département que dans
d’autres
également situés à proximité de la ligne de feu ?
Ces questions trouvent
désormais leurs réponses dans le travail d'Anne Peroz : sa thèse de doctorat en Histoire du droit vient d'être éditée sous le titre Vivre à
l’arrière du front, Vosges 1914-1918, aux Éditions Édhisto. Elle présentera les grands aspects de la vie des Vosgiens à l’arrière du front
pendant le premier conflit mondial, en évoquant des problématiques telles que
le ravitaillement, les réquisitions, la lutte contre l’espionnage ou encore
l’effort de l’industrie.
LES VOSGES, UNE DIVERSITÉ PÉTROLOGIQUE REMARQUABLE
conférence de Cyrille DELANGLE, conservateur du Centre de Géologie Terrae Genesis
samedi 2 avril | 16h00 | faculté de droit d’Épinal, rue de la Maix | entrée libre et gratuite
Le massif vosgien, au-delà de toutes ses frontières administratives,
possède la particularité géologique d'être un relief jeune, mais
constitué de roches anciennes. Son extension géographique modeste ne
doit pas faire oublier que plusieurs centaines de roches différentes y
ont été découvertes par des générations de géologues.
Pourquoi le massif
vosgien possède-t-il une telle diversité pétrologique ?
Quels sont les
éléments permettant de reconstituer une histoire géologique ?
Quel est
l'état de la recherche actuelle dans ce domaine ?
LA PLACE DU PAYSAGE DANS LA RECONSTRUCTION DES VILLES
VOSGIENNES
conférence de Jean-Marie SIMON, architecte, ancien directeur du CAUE de Meurthe-et-Moselle
mardi 3 mai | 20h30 | faculté de droit d’Épinal, rue de la Maix | entrée libre et gratuite
La question du paysage, naturel ou urbain, n’apparaît pas comme une
question centrale de la reconstruction qui suit la Seconde Guerre
mondiale. Très présente lors de la première reconstruction, à travers
les objectifs d’embellissement ou de création de pittoresque, ell
e
semble disparaître dans les années 1940, car les questions
d’industrialisation et d’organisation institutionnelle sont au centre
des discours.
Le département des Vosges est particulièrement touché
par les destructions ; Épinal, préfecture, Saint-Dié, sous-préfecture,
plusieurs villes : Gérardmer, La Bresse, Charmes, Saint-Léonard…, mais
aussi des bourgs, des villages et des fermes isolées. Seul département
fortement sinistré à offrir un relief montagneux, il présente une grande
diversité de situations aux urbanistes et aux architectes en chef.
Comment prirent-ils en compte ces sites ? Le département a aussi une
dimension touristique que les collectivités sont soucieuses de
retrouver. Comment les techniciens prirent-ils en compte cette attente ?
Enfin le débat qui se déroule dans la ville de Saint-Dié, oppose, le
ministère de la reconstruction, les architectes et les sinistrés, et
constitue un débat majeur dans l’histoire de l’urbanisme moderne,
opposant aux paysages naturels les « rues corridors » dénoncées par Le
Corbusier.
Les références explicites aux paysages sont rares et se
découvrent au détour d’un texte, d’une prise de position ou d’un article
de presse. Mais dans les projets, dans les décisions des architectes,
le choix de certaines dispositions découle d’une observation du lieu, de
contraintes ou d’opportunités à saisir. L’eau, la rivière où le lac ;
une vue sur une montagne ou une vallée deviennent des éléments
d’organisation urbaine. La reconstruction sur des sols nivelés, donne un
« nouveau socle » à la ville, des rues et des espaces publics plus
larges ouvrent de nouveaux horizons et autorisent de nouvelles
compositions urbaines. Aussi le regard à porter sur les villes
reconstruites se doit d’être curieux, et la conférence propose certains
points de vue pour aider à construire des regards renouvelés sur ces
paysages quotidiens de nombreux habitants des Vosges.
LES FORETS VOSGIENNES A L’ÈRE INDUSTRIELLE
conférence d'Eric Tisserand, docteur en histoire
mardi 17 mai 2016 | 19h00 | ENSTIB, Épinal, grand amphithéâtre | entrée libre et gratuite
Aujourd'hui,
la filière bois constitue un secteur d'activité dynamique sur le
territoire départemental. Pour comprendre comment elle s'est construite,
il faut remonter deux siècles en arrière, des années 1830 jusqu'à la
Grande Guerre, période où le département s'industrialise. Si dès le
début du XIXe siècle, l'exploitation des forêts permet déjà la
fabrication de produits sciés (planches et charpentes) et de
boissellerie, vendus hors du département, le travail du bois connaît
ensuite d'importantes mutations à partir de la Restauration, et plus
encore durant les années 1850-1860. Le travail en forêt s'intensifie,
grâce à un aménagement plus rationnel des espaces boisés, et permet
d'extraire plusieurs centaines de milliers de mètres cube de bois par
an. Les productions, organisées par une majorité de petites et moyennes
entreprises familiales, forment progressivement une filière
industrielle, par le développement d'activités de première
transformation (essor des entreprises de sciage privées), de seconde
transformation (industries de la menuiserie, du meuble, de la
boissellerie) et d'un secteur de la papeterie utilisant les pâtes de
bois. Constituée de 800 entreprises, mobilisant près de 10 000 Vosgiens
(patrons et salariés), la filière bois marque fortement de son empreinte
le département au début du XXe siècle, et constitue un bel exemple
historique du rôle moteur de la petite industrie dans
l'industrialisation progressive d'un territoire.
LAPICQUE, L'HOMME AUX MULTIPLES VISAGES
conférence d'Alexandre Laumond, agrégé d'histoire
lundi 6 juin2016 | 20h00 | Amphithéâtre du lycée Lapicque, Épinal | entrée libre et gratuite
Pour mémoire : Programme des conférences du 2ème semestre 2015
Mercredi 14 octobre 2015 à 20h30
Amphithéâtre de la Faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal
" Épinal vu par les artistes, du dessin à la gravure XVIIe – XXe siècles "
Par Fabrice Henriot, secrétaire de la Société d’émulation des Vosges, collectionneur
Du 19 au 24 octobre
A Epinal et dans les environs
Festival International de Sociologie
"Les figures de l'engagement"
Tout le programme
Mercredi 4 novembre 2015 à 20h30
Amphithéâtre de la faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal
« Autour de la carte géognostique du capitaine Rozet – 1835 »
La première carte géologique du département des Vosges, entre débats scientifiques, enjeux économiques et querelles personnelles.
Par Christian Euriat, secrétaire adjoint de la Société d’émulation des Vosges, Fédération des sociétés savantes des Vosges
Pour mémoire : Programme des conférences du 1er semestre 2015
Vendredi 6 février 2015 à 18h
Salle Verdun, Place de la Victoire à Thaon-les-Vosges / entrée libre
« Cités ouvrières thaonnaises, une composante majeure de la ville industrielle »
Par Sébastien Labruyère, architecte DE
Conférence organisée en partenariat avec l’Association du Patrimoine Thaonnais
Samedi 07 mars 2015 à 16h30
Amphithéâtre de la faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal / entrée libre
« 1914 devait être l’année de la femme, elle fût l’année de la guerre »
Par Jean Mervelet, membre de la S.E.V. & magistrat honoraire
Conférence organisée dans le cadre de l'assemblée générale de la Société (15h00)
Mercredi 18 mars 2015 à 20h30
Amphithéâtre de la faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal / entrée libre
« Les communautés juives du département des Vosges, de la Révolution à la Grande Guerre »
Par Alexandre Laumond, vice-président de la S.E.V., service éducatif des Archives départementales des Vosges
Conférence organisée dans le cadre de l’exposition temporaire aux Archives départementales des Vosges : « Abraham Bloch, un rabbin dans la Grande Guerre »
Mercredi 06 mai 2015 à 20h30
Amphithéâtre de la faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal / entrée libre
« Histoire et archéologie de la mort au Saint-Mont (IVe-XVIIIe siècles) »
Par Charles Kraemer, président de la S.E.V.
Jeudi 11 juin 2015 à 20h30
Amphithéâtre de la faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal / entrée libre
« Monseigneur Foucault et les catholiques vosgiens durant la Grande Guerre »
Par Philippe Alexandre, professeur à l’université de Lorraine
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