03 septembre 2014

Conférence « L’entrée en guerre dans les Vosges, août-décembre 1914 »

Samedi 27 septembre 2014, à 15 heures
Bibliothèque multimédia intercommunale d’Épinal-Golbey (b.m.i.) - Entrée libre à tous


« L’entrée en guerre dans les Vosges, août-décembre 1914 »

Presse, images, propagande

Par Philippe Alexandre,
Professeur à l’Université de Lorraine,
Membre de la Société d’émulation du département des Vosges



Le centenaire de la Première Guerre mondiale a généré tant de publications, d’expositions et de manifestations de toutes sortes, qu’il paraît difficile de proposer des éclairages nouveaux sur cette période de quatre ans qui a profondément marqué l’histoire de l’Europe et par là même celle du monde entier. La Grande Guerre a laissé des traces peut-être plus durables, qu’elles soient matérielles ou morales, dans les régions situées sur le Front.


Le département des Vosges, région frontière depuis 1871, fut dès le début des hostilités particulièrement exposé.
L’histoire militaire française et allemande a longuement décrit la défense des cols du Massif vosgien, les affrontements qui ont eu lieu, en août et en septembre 1914, dans les vallées de la Meurthe et de la Mortagne, la bataille de la Chipote, celle de la Trouée de Charmes.
Les succès militaires obtenus ici, au prix de pertes humaines importantes et de grands dommages matériels subis par les villes et les villages de la zone des combats, ont permis de stabiliser le front et de remporter la victoire de la Marne.

Philippe Alexandre rappellera certes brièvement cet arrière-plan, les faits principaux de cette histoire militaire de la région lorraine qui s’inscrit dans la perspective plus large des guerres successives qui, au cours des siècles, ont opposé Français et Allemands. Mais le propos se concentrera ici essentiellement sur la culture de guerre. Les documents conservés à la Bibliothèque d’Épinal-Golbey et aux Archives départementales : les journaux, les périodiques, qui ont continué de paraître pendant les années du conflit armé, les arrêtés municipaux et préfectoraux, les cartes postales, les oeuvres de Maurice Barrès et de l’écrivain spinalien René Perrout, d’autres sources encore, permettent de se représenter ce que fut la vie d’une population directement touchée par les événements militaires, entre autres par les bombardements (artillerie, avions, zeppelins), fait nouveau caractéristique de la guerre moderne.

Toutes ces sources montrent aussi l’importance de l’information en temps de guerre, le rôle joué par la presse, les conséquences de la guerre pour l’activité économique, la vie scolaire, la vie religieuse. Elles permettent aussi de relativiser certaines idées reçues, entre autres celle de l’« union sacrée », de constater que le quotidien de la guerre n’était pas seulement fait d’actes héroïques.

Cette présentation est organisée conjointement par la BMI d’Épinal-Golbey et la Société d’émulation du département des Vosges.

1 commentaire:

Christian Euriat a dit…

Une conférence fort intéressante (comme d'habitude, cher Philippe) suivie de deux commencements de débat eux-mêmes très intéressants :

- La question de la relation entre Information et Propagande. Sur ce point, je souhaiterais apporter une petite contribution (je ne l'ai pas fait sur place de crainte de dériver vers des questions trop techniques et un peut-être aussi un peu pédantes pour être abordées utilement en si peu de temps, mais maintenant, si cela intéresse d'autres personnes, pourquoi pas...). Je ne pense pas qu'il faille placer Information et Propagande dans une sorte de continuum qui irait progressivement de l'une à l'autre comme on passe du bleu au vert dans le spectre des couleurs, avec le problème connexe et probablement stérile de les distinguer l'une de l'autre dans la zone limite (bleu-vert ? vert-bleu ?). Ne pourrait-on pas plutôt considérer que les deux concepts ne sont pas du même niveau logique (de la même"classe", si l'on préfère), et que la Propagande n'est qu'une forme particulière de l'Information, orientée vers un but, et que d'autre part, sur un autre plan (plus moral que logique celui-là) elle ne devient contestable qu'à partir de moment où (comme sa soeur la Publicité) elle est mensongère ?

- L'autre débat avait abordé les causes de la guerre de 14. Le conférencier a essayé de faire passer le message que l'historiographie actuelle ne voyait plus les choses comme celle qui présidait à l'enseignement de l'histoire il y a quelques décennies, et que la notion de causalité elle-même posait problème, mais ce message n'a, me semble-t-il, pas vraiment atteint son public. La question épistémologique de la causalité en histoire est pourtant des plus passionnantes, comme celle de la causalité en général (d'Aristote à la physique moderne en passant par Hume et Kant, entre autres). Ce débat n'a donc pas eu lieu, et, pardon pour le mauvais jeu de mots, ce n'était pas le lieu. Mais si le conférencier ou qui que ce soit d'autre pouvait maintenant le relancer, ce serait peut-être une façon parmi d'autres de donner vie à ce blog...

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