22 avril 2016

La place du paysage dans la reconstruction des villes vosgiennes


LA PLACE DU PAYSAGE DANS LA RECONSTRUCTION DES VILLES VOSGIENNES
 
conférence de Jean-Marie SIMON, architecte, ancien directeur du CAUE de Meurthe-et-Moselle
 
mardi 3 mai | 20h30 | faculté de droit d’Épinal, rue de la Maix | entrée libre et gratuite

La question du paysage, naturel ou urbain, n’apparaît pas comme une question centrale de la reconstruction qui suit la Seconde Guerre mondiale. Très présente lors de la première reconstruction, à travers les objectifs d’embellissement ou de création de pittoresque, elle semble disparaître dans les années 1940, car les questions d’industrialisation et d’organisation institutionnelle sont au centre des discours.
Le département des Vosges est particulièrement touché par les destructions ; Épinal, préfecture, Saint-Dié, sous-préfecture, plusieurs villes : Gérardmer, La Bresse, Charmes, Saint-Léonard…, mais aussi des bourgs, des villages et des fermes isolées. Seul département fortement sinistré à offrir un relief montagneux, il présente une grande diversité de situations aux urbanistes et aux architectes en chef. Comment prirent-ils en compte ces sites ? Le département a aussi une dimension touristique que les collectivités sont soucieuses de retrouver. Comment les techniciens prirent-ils en compte cette attente ? Enfin le débat qui se déroule dans la ville de Saint-Dié, oppose, le ministère de la reconstruction, les architectes et les sinistrés, et constitue un débat majeur dans l’histoire de l’urbanisme moderne, opposant aux paysages naturels les « rues corridors » dénoncées par Le Corbusier.
Les références explicites aux paysages sont rares et se découvrent au détour d’un texte, d’une prise de position ou d’un article de presse. Mais dans les projets, dans les décisions des architectes, le choix de certaines dispositions découle d’une observation du lieu, de contraintes ou d’opportunités à saisir. L’eau, la rivière où le lac ; une vue sur une montagne ou une vallée deviennent des éléments d’organisation urbaine. La reconstruction sur des sols nivelés, donne un « nouveau socle » à la ville, des rues et des espaces publics plus larges ouvrent de nouveaux horizons et autorisent de nouvelles compositions urbaines. Aussi le regard à porter sur les villes reconstruites se doit d’être curieux, et la conférence propose certains points de vue pour aider à construire des regards renouvelés sur ces paysages quotidiens de nombreux habitants des Vosges.