17 mai 2015

Monseigneur Foucault et le milieu catholique vosgien durant la Grande Guerre

Conférence de Philippe Alexandre, professeur à l’Université de Lorraine et membre de la Société d’émulation des Vosges

Jeudi 11 juin 2015 à 20h30 
Amphithéâtre de la faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal | entrée libre

La Grande Guerre dans les Vosges, ce n’est pas seulement les champs de bataille. Les quatre années de conflit armé ont profondément marqué la société de notre département situé sur le front. Une histoire du milieu catholique durant cette période en est une illustration.  

Si un homme a joué un rôle éminent, dans les Vosges, au milieu des événements tragiques des années de guerre, c’est Mgr Alphonse-Gabriel Foucault, l’évêque de Saint-Dié (1893-1930). On connaît son engagement patriotique d’avant 1914, la manière énergique dont il favorisé le culte de Jeanne d’Arc, encouragé le mouvement de gymnastique catholique animé par l’abbé Friesenhauser. Dès le début des hostilités, Mgr Foucault s’illustre. Il est otage des Allemands quand ceux-ci entrent dans Saint-Dié (août-septembre). Libéré, il va se dépenser sans compter pour les œuvres de bienfaisance du département ; il sera membre actif de différents comités de secours. Son attitude et son action constituent un soutien pour des populations éprouvées. Elles lui vaudront d’être distingué : en 1919, il sera fait chevalier de la Légion d’honneur.
 
L’action charitable ne lui fait pas oublier le combat de l’esprit. Pasteur, il met en garde contre les dangers auxquels la guerre expose les âmes du point de vue moral ; polémiste, il tire parti de la situation et présente la guerre comme la confirmation des prises de position politiques et philosophiques de l’Église. Au niveau national, il rejoint le Comité catholique de propagande à l’étranger, dirigé par Mgr Baudrillart, dont il est proche ; il encourage les élèves de l’Institut catholique de Paris mobilisés.

Le climat qui règne durant la guerre montre à quel point il faut, dans les Vosges aussi, réviser le mythe de l’« union sacrée » : la polémique entre les deux Frances se poursuit. Mgr Foucault, le chanoine Barotte et le clergé vosgien s’appuient sur la presse catholique locale pour répondre à leurs adversaires. La Semaine religieuse de Saint-Dié, l’organe de l’évêché, les bulletins paroissiaux qui continuent de paraître, le Foyer Vosgien, créé en 1915, le Télégramme des Vosges, fondé en 1918 avant l’armistice, ont été les armes des catholiques vosgiens dans ces querelles idéologiques. Ils nous permettent aujourd’hui de les revivre dans toute leur intensité.

L’on ne saurait toutefois s’arrêter à l’histoire des idées. Le milieu catholique vosgien durant la Grande Guerre, c’est aussi une action menée en faveur d’hommes qui souffrent, tant du point de vue moral que matériel. Philippe Alexandre montrera aussi tout ce qui a été mis en œuvre par le clergé, les ordres, les associations catholiques pour venir en aide aux soldats, aux prisonniers, aux enfants, aux mères de famille, pour établir et maintenir un lien entre le combattant et sa petite patrie.

Sans oublier que cette action catholique n’est qu’un élément de la grande solidarité qui a permis aux populations de résister face aux drames provoqués par la guerre.

12 mai 2015

14-18 : un colloque sur la guerre en montagne

 
Un grand colloque international est organisé du 21 au 23 mai 2015, à Épinal (Hôtel du Département), sur des sites de combats (La Fontenelle et Le Hartmannswillerkopf), et à Colmar (Pôle Média Culture) pour mieux comprendre la guerre des Vosges.

Ce colloque, animé par plus de 30 chercheurs venus de l’Europe entière, permettra de mieux comprendre les techniques et les tactiques très particulières utilisées dans les Vosges, notamment en 1915, au plus fort des combats. En effet, cette guerre de montagne a pris des visages très différents de la guerre pratiquée sur les autres fronts. Mettant en œuvre des innovations techniques et stratégiques, elle a aussi imposé aux soldats des deux camps des conditions de vie et de combat particulièrement difficiles et trop longtemps méconnues.

Tous renseignements auprès des Archives départementales des Vosges au 03 29 81 80 70 ou archives.vosges@vosges.fr.
Entrée gratuite sur tous les sites.
Accès personnes handicapées possibles à Épinal et Colmar, sur les sites en fonction du temps.
Réservations possibles mais non obligatoires pour le colloque, l’inauguration, le concert et les visites guidées au 03 29 81 80 70 ou archives.vosges@vosges.fr.
Les personnes souhaitant participer aux visites guidées des sites s’y transportent par leurs propres moyens.

Horaires :
* Épinal, Hôtel du Département : de 9h à 16h30 ; inauguration au Musée départemental à 17h45
* La Fontenelle : départ de la visite guidée sur le site à 10h
* Hartmannswillerkopf : départ de la visite guidée à 15h30
* Colmar, Pôle Média Culture Edmond-Gerrer : de 9h à 17h30
A noter : Le groupe OZMA offre son regard d’artiste sur ces évènements historiques et invite à un voyage immersif dans cette période majeure du XXe siècle. Découvrez 10 tableaux de 400 photos, issues des collections des centres d’archives départementales des Vosges et de Saône-et-Loire ainsi que du Centre Image Lorraine, représentant cette guerre, le quotidien au front, les combats comme les temps de détente mais également celui des civils. Concert gratuit le 21 mai à la Louvière à Épinal à 20h30.

Un site dédié à la Grande Guerre par les Archives départementales

http://www.vosges1914-1918.fr

04 mai 2015

Annulation conférence

La conférence du 6 mai prochain consacrée à Histoire et archéologie de la mort au Saint-Mont (IVe-XVIIIe siècles) est annulée.

Suite à un événement indépendant de sa volonté, le conférencier, Charles Kraemer, ne pourra l'assurer. La Société d'émulation vous prie de l'en excuser.

Une nouvelle date sera proposée ultérieurement.

25 avril 2015

Escles Archéologie à l'honneur

 
L'association Escles Archéologie de Pierre Fetet et Jean-Jacques Gaffiot, dont les comptes rendus de fouille sont régulièrement publiés dans les Annales de la Société d'émulation, a fait l'objet d'un reportage de Vosges Télévision, vendredi 24 avril, au sujet des travaux en cours sur les berges de la Saône à Vioménil.






24 avril 2015

Soutenez le Comité des travaux historiques et scientifiques

Le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) est né en 1834 de la volonté politique du ministre de l’Instruction publique, François Guizot, qui déclarait : « Cette entreprise ne doit pas être un effort accidentel et passager ; ce sera un long hommage et pour ainsi dire, une institution durable en l’honneur des origines, des souvenirs et de la gloire de la France. » (Guizot - 1834)

Les missions historiques du CTHS visent à concourir aux recherches et aux publications portant sur les sciences humaines ; favoriser le développement des activités des sociétés savantes et de leurs fédérations ; assurer l’édition de textes, de répertoires, d’orientations de recherche… ; organiser annuellement le Congrès national des sociétés historiques et scientifiques. (cf. arrêté du 12/06/2007 – NOR: ESRS0755546A)

Le CTHS développe ses activités avec l’aide de 255 membres, chercheurs et universitaires qui favorisent les échanges entre la recherche publique et le monde associatif. Depuis plus de 150 ans, le CTHS publie des ouvrages de référence en sciences humaines. Il a compté parmi ses membres d’éminentes personnalités, telles que Hugo, Mérimée, Viollet-le-Duc, Pasteur, Champollion Figeac, Maspero, Durkheim, Aulard, Tarde…

Depuis 2007, le CTHS est un institut rattaché à l’École nationale des chartes. Sa tutelle remet en cause l’autonomie de gestion du CTHS tout en lui imposant des coupes budgétaires qui ne lui permettent plus d’assurer ses missions. Deux postes ont déjà été perdus et le maintien d’une partie non négligeable du personnel est sérieusement menacé. Sans le soutien actif de la communauté scientifique, de ses partenaires, de ses lecteurs, le CTHS est voué à disparaître.

Soutenez le Comité des travaux historiques et scientifiques en apposant votre signature et en diffusant cette pétition qui sera adressée à la ministre de l’Enseignement supérieur, de l’éducation nationale et de la recherche, Madame Najat Vallaud-Belkacem.

Le personnel du CTHS, son délégué général et son Président Dominique Poulot

Vous pouvez signer cette pétition en ligne :

https://www.change.org/p/ministre-de-l-éducation-nationale-soutenez-le-cths 

Site du CTHS : www.cths.fr

contact : cths.2015@yahoo.fr

Histoire et archéologie de la mort au Saint-Mont (IVe-XVIIIe siècles)



Conférence par Charles Kraemer, président de la Société d'émulation


Espace funéraire Sainte-Claire

Mercredi 06 mai 2015 à 20h30
Amphithéâtre de la faculté de Droit, rue de la Maix à Épinal | entrée libre
 

Pour Philippe Ariès, la mort, au cours des deux millénaires de l'histoire chrétienne, se définit selon un schéma en quatre temps dans lesquels le sacré se manifeste à des degrés divers. À la mort acceptée, peu socialisée, qui laisse encore la place à la survie d'antiques traditions, succède la mort baroque, encadrée par l'Église, puis la mort repliée, enfin la mort interdite. Le deuxième modèle couvre pour l'essentiel, la période médiévale et l’époque moderne. Fortement empreintes de christianisme, elles connaissent une multiplication à profusion des sanctuaires - églises et établissements monastiques - qui assurent, par l’intermédiaire des cimetières qui les accompagnent, le relais entre la vie sur terre et l'Au-delà.

Le Saint-Mont, près de Remiremont, ne déroge pas à ces pratiques. Castrum antique au sommet d’un relief dominant la vallée de la Moselle, il devient au début du VIIe siècle, le siège d’un important monastère rural dans lequel vécurent durant deux siècles près de 400 religieuses. Délaissé dans le courant du IXe siècle pour un cadre moins hostile, sur les rives de la Moselle, d’où naquit Remiremont, le site sans être totalement abandonné est réinvesti sans interruption du XIe siècle à la Révolution par des chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin, puis à partir de 1623 par des pères bénédictins de la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe.

Cette permanence humaine, laïque d’abord mais surtout religieuse, s’est traduite par une floraison de bâtiments, expression d’un monde qui vit, et l’aménagement d’espaces funéraires qui traduisent l’inévitable cohabitation des vivants et des morts. Les sources écrites y font de rares allusions que des découvertes matérielles par le biais des fouilles archéologiques des dernières décennies du XXe siècle ont mises en relief.

22 avril 2015

Après le fonds Weick, est-ce au tour de l'Imagerie d'Épinal ?

 
Depuis plusieurs jours, facebook et Vosges Matin relayent la nouvelle initiative du PDG de l'Imagerie d’Épinal, Pacôme Vexlard. Afin de stimuler la collecte de 50 000 euros via le site de financement participatif ulule.com, il a en effet décidé d'offrir aux vingt premiers généreux "donateurs" d'au moins 5 000 euros une pierre lithographique unique et originale issue du fonds patrimonial de l'entreprise.

Une contrepartie qui a suscité l'inquiétude du Conservateur des antiquités et objets d'art du département qui en a informé la Direction régionale des Affaires culturelles... ce que le promoteur de cette initiative avait visiblement omis de faire.

Suite à la mise en place d'un collectif de défense de l'Imagerie, Pacôme Vexlard a assuré que la DRAC serait prévenue et que les pierres cédées ne seraient pas antérieures au XXe siècle, les excluant de facto du périmètre des éléments classés Monuments historiques.


Quoi qu'il en soit, on peut s'étonner d'une telle démarche de la part du co-repreneur de l'Imagerie. Désirant en faire une "entreprise privée du patrimoine vivant", il accepte pourtant de céder une partie de son patrimoine génétique. Certes, il s'agit d'une petite fraction du fonds de l'Imagerie, mais accepter le principe d'une telle cession ouvre la porte à d'autres dérives potentielles.
 

07 avril 2015

Chère Jeanne, que fait-on de toi ?

Vendredi 10 avril, à la faculté de droit d’Épinal, et pour la somme de cinq euros, l'Association vosgienne de dépistage des cancers (AVODECA) invite Marcel Gay, coauteur avec Roger Senzig de L'Affaire Jeanne d'Arc (Éd. Florent Massot, 2007), à donner une conférence sur le mythe et la réalité de ce troublant personnage du XVe siècle.

Journaliste à L'Est républicain, Marcel Gay estime que les historiens "officiels" ne savent pas lire les sources et qu'ils sont incapables de comprendre qui fut réellement Jeanne d'Arc. Si certains griefs du conférencier sont fondés au regard de l'histoire lénifiante de la Pucelle dans les manuels scolaires du siècle passé, ils sont totalement hors de propos au regard de l'actuelle recherche universitaire.

Dans Jeanne d'Arc. Vérités et légendes (Éd. Perrin, 2008), la médiéviste Colette Beaune a repris l'ensemble du dossier et a démonté une à une les interprétations de Marcel Gay et de Roger Senzig. Les chapitres "Fille cachée du roi ?" et "Le héros ne meurt jamais" remettent ainsi dans leur contexte historique des témoignages et des pratiques sociales qui évitent les écueils de l'anachronisme et de la sur-interprétation. Comme Marcel Gay, Colette Beaune ne considère pas la Pucelle comme une bergère ; elle n'en fait pas pour autant une bâtarde du roi de France et ne cherche pas à découvrir une histoire secrète ou un supposé complot de l’Église catholique.

Bien que parfois stimulantes, les théories de Marcel Gay semblent plus proches de l'idéologie des milieux libres penseurs que de la raison historique.

30 mars 2015

Marc Bœgner, un homme d'unité

Samedi 4 avril 2015, de 18h00 à 19h00,
à la Fraternité Marc Bœgner au 28, rue de la Préfecture à Épinal


Les Amis de l'Orgue du temple protestant et l'Église protestante unie de France à Épinal organisent une conférence consacrée à Marc Bœgner



Homme au destin exceptionnel, Marc Bœgner (1881-1970), fils du préfet des Vosges Paul Bœgner, a été l'une des figures marquantes du protestantisme. Théologien et pasteur, il dirigea de 1929 à 1961 la Fédération protestante de France. C'est à ce titre que, durant l'Occupation, il prit officiellement position contre la politique antisémite de Vichy. Il est l'auteur d'une prolifique littérature, notamment d'un Évangile et le Racisme écrit... dès 1939.

Cette conférence sera donnée par le pasteur Denis Heller, ancien président de la Région-Est non concordataire.