à 14h30
ASSEMBLEE GENERALE
Amphithéâtre de la Faculté de Droit, Rue de la Maix à Épinal
à
15 H 30
«Le chanoine Etienne DRIOTON, un lorrain, grand égyptologue, un savant du XXe siècle au service de l’Egypte»
Conférence par Madame
Michèle JURET
conservatrice du
Musée Josèphe Jacquiot à Montgeron (91)
conférence organisée en colaboration avec le Cercle Scientifique Etienne DRIOTON
Bibliographie « Etienne Drioton, l’Egypte, une passion »
Nancéien d’origine.
Étienne
Marie Félix Drioton est né le 21 novembre 1889, à Nancy au 82 rue Stanislas. Il est le fils d’Etienne Drioton et de
Félicie Moitrier. La famille gère une librairie religieuse Place Stanislas, à
l’angle de la rue Héré. Au collège Saint Sigisbert c’est un brillant élève,
passionné par la civilisation égyptienne. Dès l’âge de 11 ans, s’appuyant sur
la grammaire de Victor Loret, il entreprend seul l’étude des hiéroglyphes. Ses
parents présentent ses premières traductions à George Bénédite, Conservateur du
Musée du Louvre. Celui-ci l’encourage et propose de lui donner des cours par
correspondance.
Etienne Drioton choisit la voie sacerdotale.
En
1906, il entre au grand séminaire de la Chartreuse de Bosserville (54), puis il
est envoyé à Rome au Séminaire français. Il s’y distingue en obtenant à
l’Académie Saint Thomas en 1912 des doctorats en philosophie et en théologie ainsi qu’une licence es-sciences
bibliques de la Commission Pontificale. Il est ordonné prêtre le 23 mars 1912.
Lors de son retour en France l’abbé obtient l’autorisation de poursuivre ses
études d’égyptologie à Paris. Mais la guerre éclate et le voit pleinement investi
dans son rôle sacerdotal en tant qu’aumônier de l’armée à l’hôpital Sédillot de
Nancy puis à Troyes. En 1929 il sera nommé Chanoine honoraire de la Cathédrale
de Nancy.
D’élève il devient professeur en 1919,
après avoir obtenu à l’Institut Catholique où il enseigne ainsi qu’à l’Ecole du
Louvre, ses diplômes de philologies égyptienne et copte. Il rédigera une
grammaire hiéroglyphique à l’intention de ses étudiants.
Premier voyage en Égypte.
En
1924 l’Institut Français d’Archéologie Orientale l’appelle à Médamoud pour une
mission épigraphique. Durant plusieurs
campagnes de fouilles, il relève et traduit les inscriptions hiéroglyphiques,
travaux extrêmement importants pour éclairer l’histoire du site. De 1932 à 1936
il poursuit ses recherches à Tod. Ceci lorsque sa nouvelle fonction le lui
permet, car en 1926 il a été nommé conservateur adjoint du département des
antiquités égyptiennes au musée du Louvre.
1936 il est appelé par le roi Fouad Ier
d’Egypte pour occuper la fonction de Directeur général du Service des
antiquités, au Caire. Il est dispensé du port de la soutane et c’est en
habit civil et coiffé du tarbouche qu’il se présente désormais. Le roi Fouad
s’éteint cette même année, son fils Farouk Ier monte sur le trône.
Etienne Drioton accompagne alors le jeune souverain lors du voyage inaugural de
son règne du Caire à Assouan. Le roi apprécie non seulement l’immense savoir du
nouveau Directeur Général, mais aussi son enthousiasme. Tout au long de son
règne il s’intéressera à l’avancée des chantiers de fouilles, aux découvertes
et il protègera l’action du Directeur
général.
Durant
16 ans Étienne Drioton administre avec efficacité le Service des antiquités
d’Égypte. Il veille sur les collections des musées et sur le bon déroulement
des fouilles en visitant régulièrement les sites. Il reçoit les savants de
passage ainsi que les hautes personnalités. De plus, il prépare l’avenir en
dispensant des cours de doctorat à l’Université Fouad Ier. Enfin, dans le même
temps il continue de publier.
Depuis
plusieurs années agitation sociale et xénophobie règnent sur l’Egypte. Le
Chanoine est en congé dans sa famille à Nancy lorsqu’il apprend que le roi Farouk Ier est
destitué. Comprenant que désormais il lui sera difficile de poursuivre sa
mission à la Direction du Service des antiquités, il présente au Gouvernement
égyptien sa démission. Il choisit alors de travailler près de Paris, à
Montgeron (91). Ce retour en France se veut le prolongement de sa brillante
carrière. Bientôt le professeur émérite reprend ses cours d’enseignement
supérieur et il est nommé Directeur de recherche au CNRS. En 1956 il est élu
Président de la Société Française d’Egyptologie. En 1957, il est nommé
Professeur titulaire de la chaire d’égyptologie au Collège de France.
Son œuvre scientifique, immense et
novatrice, embrasse toutes les
branches de l’égyptologie. Ses travaux ont fait avancer la connaissance dans
bien des domaines. Citons parmi eux la
clé de lecture d’une écriture énigmatique : la cryptographie, ses
recherches sur les inscriptions des scarabées, sa découverte de l’existence d’un théâtre à l’époque
pharaonique. Enfin, il évoque la possibilité dans la religion égyptienne de
l’existence d’une force suprême qui correspondrait au dieu unique d’une
religion monothéiste.
Président
de l’Institut d’Egypte, Docteur Honoris causa de l’Université de Louvain,
membre correspondant des plus prestigieuses académies, ses titres témoignent de
la valeur de ses travaux scientifiques.
Le
Chanoine Etienne Drioton s’éteint à Montgeron le 17 janvier 1961.
L’égyptologie perd un maître. Il est
inhumé à Villers les-Nancy dans sa Lorraine natale.
L’association
« Cercle Scientifique Etienne
DRIOTON » , 7 boulevard Recteur Senn à Nancy, se donne comme objectif
de faire connaître toute l’activité scientifique et novatrice de ce grand
égyptologue, humaniste et enseignant reconnu.
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